Le cinema du Nigeria

  • Mis à jour : 3 avril 2018

LE PHENOMENE NOLLYWOOD

Nollywood est un mot-valise associant le « N » de Nigéria et le « ollywood » de Hollywood évoquant ainsi l’importance du cinéma du Nigeria. Deuxième puissance cinématographique au monde quant au nombre de films depuis 2009 derrière l’Inde (Bollywood) et devant les États-Unis (Hollywood), le Nigéria produit chaque année 2 000 films vidéos, dont le coût estimé ne dépasse pas 20 millions d’euros. Son public régulier est estimé à 150 millions de spectateurs.

Nollywood est née dans les rues de Lagos grâce au commerce informel des vendeurs de rue à la fin des années 1980. Nollywood a pris de l’importance dans les années 1990, au moment où la télévision nationale a été victime des tensions politiques libérant de nombreux artistes et techniciens dont certains, alors au chômage, se sont mis à produire des films indépendants à petit budget.

En 2009, tous les mois, apparaissent 200 nouvelles créations (au format vidéo), ce qui place la production cinématographique du Nigeria au deuxième rang mondial en termes de films produits.

Le pays comptant toujours peu de salles de cinéma, les films sont édités pour le marché de la vidéo. Il est quasiment impossible d’estimer le nombre de DVD vendus chaque année dans le pays, en raison du piratage — qui est une pratique extrêmement répandue dans le pays. En 2009, le quotidien Le Monde avance l’hypothèse qu’un film, sitôt sorti, peut être piraté en seulement quelques jours à une dizaine de milliers d’exemplaires. La vente de ces DVD — originaux ou piratés — est omniprésente à Lagos, la capitale économique du Nigeria. La ville compte de nombreux magasins vidéo et marchés dédiés à ce commerce. Le plus renommé d’entre eux, Idumtao Market , est contrôlé par les distributeurs de films pour freiner le piratage.

Les maisons de production se sont regroupées dans le quartier de Surelere. Imitant le système des grands studios hollywoodiens, des maisons abritent des bureaux de production, des salles de montage, des entrepôts de matériel — mais pas de plateaux de tournage (le pays n’en compte pas et les films se tournent en décor naturel). Le budget moyen d’un long métrage est de 12 000 euros et son tournage dure une semaine environ. La grande majorité des films est tournée en vidéo, et non en pellicule (trop chère). La post-production du film (montage, mixage, étalonnage) a lieu très rapidement après le tournage, pour permettre une sortie rapide.

Scènes de tournage à Nollywood

Les films sont majoritairement tournés en langues africaines (environ la moitié des films en yorouba, le quart en anglais, le sixième en haoussa)8. Cela reflète la diversité du Nigéria (pays qui compte près 450 langues et dialectes). Ces films s’adressent ainsi aux spectateurs dans leur langue maternelle (qui est rarement l’anglais) et peuvent être diffusés dans les pays limitrophes où ces langues sont aussi parlées.

La plupart des films produits véhiculent des thèmes religieux (guérison, miracle, conversion, vie spirituelle, etc.) tentant à la fois de divertir le spectateur et de le convaincre (approche prosélyte). Certains sont même produits par des églises évangéliques, comme le Mount Zion Faith Ministries , un des studios les plus connus du pays. Pour contrebalancer cette influence prosélyte, la population musulmane du pays s’est également lancée dans la production de films.

Succès récents
- « The Wedding Party »

- « Beyoncé, The President’s Daughter » (2006)

- « Brain box » (2006)

- « Blood on Ice » (2006)13

- « Above Death : In God We Trust » (2003)