Le cinéma du Burkina Faso

  • Mis à jour : 6 novembre 2014

Parmi les pays africains, le Burkina Faso est en pointe pour le cinéma. Dès l’indépendance de la Haute-Volta en 1960, les dirigeants politiques ont tenu à de développer un cinéma national dégagé de la domination coloniale.

Festival

En 1969 le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou FESPACO est créé à l’initiative de cinéphiles. En 1972, il bénéficie du support de l’Etat et de structures permanentes. Devenu biennal, il est l’une des grandes manifestations culturelles de L’Afrique subsaharienne avec près d’un demi million de spectateurs. Ses fondateurs n’en espéraient pas tant : ils voulaient initialement juste faire connaître le cinéma africain aux Africains.

Production

Le Burkina est aussi un des pays qui produit le plus de films en Afrique. Pour ce faire il s’est doté de structure. Ainsi en 1979 est créé un complexe de studios de production et de tournage, financé par des capitaux privés avec une aide de l’état. Pendant plusieurs années le siège de la Fédération des Réalisteurs Panafricain (FEPACI) était à Ouagadougou, revenu en 1983 après une baisse d’activités grâce au soutien enthousiaste du Président Sankara (en 2006 le Secretariat of FEPACI s’est déplacé en Afrique du Sud mais le siège reste au Burkina)

En 1970, le gouvernement nationalise la distribution et l’exploitation des films et crée un établissement public, la Sonavoci (Société Nationale Voltaïque du Cinéma, aujourd’hui dissoute), dont les bénéfices alimentent la promotion de l’industrie cinématographique.
Entre 1977 et 1987 Burkina Faso met en place une école régionale du cinéma, lnstitut d’Education Cinématographique de Ouagadougou (INAFEC). Depuis des initiatives associatives permet de promouvoir le cinéma même dans les villages les plus reculés. Ainsi L’association Cinéma numérique ambulant (CNA) diffuse des films africains auprès des populations démunies au Burkina Faso, et lance le projet Zaalem, ye-ecole de l’image au profit de jeunes démunis issus des centres de réinsertion sociale. Le but du projet à terme est d’apprendre à 15 d’entre eux de connaître les b.a.-ba du cinéma et les techniques de la diffusion mobile en numérique.
Depuis les années 1990, des compagnies de production privés ont proliféré et la production numérique s’accroit. En 2002, ce sont plus de 25 établissements de production qui existent au Burkina. Les plus connus sont : Mamadou Djim Kola, Gaston Kaboré, Kollo Daniel Sanou, Paul Zoumbara, Emmanuel Kalifa Sanon, Pierre S. Yameogo, Idrissa Ouedraogo, Drissa Toure, Dani Kouyate, and Régina Fanta Nacro. Le Burkina produit aussi des séries télivision populaire tel que Bobodjiouf. En 2005, Gaston Kaboré qui remporta le grand prix du FESPACO en 1997 pour son film Buud Yam, a ouvert une école pour les jeunes réalisateurs à Ouagadougou. Cette école nommé Imagine, a été réalisée avec les propres deniers du fondateur.

Filmographie

Les thèmes du cinéma burkinabé ont évolué peu à peu de la production de films documentaires ou exotiques vers un regard critique sur la société (néo-colonialisme, condition des femmes, corruption etc.) Le succès du cinéma burkinabé ne doit cependant pas masquer les difficultés, financières, commerciales ou juridiques, auxquelles il reste confronté.
-  Yaaba (1989), directed by Idrissa Ouedraogo.

-  Tilaï (1990), directed by Idrissa Ouedraogo.
-  Buud Yam (1997), directed by Gaston Kaboré.

-  Kini and Adams (1997), directed by Idrissa Ouedraogo.
-  Garba (1998), directed by Adama Roamba.
-  Silmande Tourbillon (1998), directed by S.PierreYamégo.

-  Le Truc De Konate (1998), directed by Fanta Regina Nacro.
-  Des feuilles aux cauris : une initiation féminine au Burkina Faso, film documentaire de Bernard Nantet et Jeanne Bisilliat, Cerimes, Vanves, 2000, 47’
-  Traces, empreintes de femmes, film documentaire de Kati Léna Ndiaye, Médiathèque des Trois Mondes, Paris, 2005, 52’
-  Le royaume qui chante, film documentaire de Patrick Kersalé, éditions musicales Lugdivine, Lyon, 2005, 76’
-  Delwende ("get up and walk") (2005), directed by S. Pierre Yameogo.


BA DELWENDE 2’ par yotcee

-  Les maîtres du nyama  : la confrérie des chasseurs sénoufo, film documentaire de Patrick Kersalé, Editions musicales Lugdivine, Lyon, 2006, 80’
-  Tambours et djembés du Burkina Faso , film documentaire de Patrick Kersalé, Sunset France, Boulogne, 2005, 69’
-  La danseuse d’ébène : Irène Tassembédo, film documentaire de Seydou Boro, CNC, Paris, 2007, 54’
-  Les enfants musiciens du Burkina Faso, film documentaire de Patrick Kersalé, Ed. musicales Lugdivine, Lyon, 2008, 26’
- « En attendant le vote » de Missa HEBIE du Burkina Faso, 2011