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CYCLE Grands acteurs et actrices français : André POUSSE

  • Mis à jour : 4 janvier

André Pousse est acteur, ancien coureur cycliste français, né le 20 octobre 1919 dans le 5e arrondissement de Paris et mort le 8 septembre 2005 à Gassin (Var).

BIOGRAPHIE

André Pousse est né à Paris le 20 octobre 1919, d’un père employé à la préfecture de police de Paris1, d’origine catalane, né à Rivesaltes, et d’une mère auvergnate, il conservera toujours la marque de sa double origine. Il évolue dans les années 1920-1930, dans le Paris populaire de l’entre-deux-guerres. Comme il dit de lui dans le documentaire André Pousse, l’homme aux 5 vies, « Je suis un parigot, mais pas un titi parisien, ça n’a rien à voir ».

Envisageant d’abord à devenir menuisier, il se met à la boxe, puis devient un coureur cycliste reconnu, professionnel et champion

LE SPORTIF

Après une course à vélo entre Antony et Petit-Clamart avec des coureurs amateurs de l’Union vélocipédique du 5e arrondissement où il arrive largement premier sans s’être entraîné auparavant, André Pousse commence à 17 ans une carrière professionnelle de cycliste. En 1939, dans la catégorie juniors, il gagne une course amateur avec le Club sportif international.

Entre 1942 et 1949, il devient cycliste professionnel. Pistard avant tout, il se spécialise dans les courses de six jours, notamment celles au Vél’ d’Hiv’ de Paris, une forme de sport-spectacle qui est très populaire à cette époque. Le tout jeune Alain Delon, qui était alors son admirateur, se souvient avoir eu l’honneur de lui tenir son vélo lors de cette manifestation.

"L’ambiance des 6 jours au Vel d’Hiv, c’était quelque chose. Du folklore populaire à l’état pur, surtout le samedi soir. Sous la lumière des lampes à arc, les sprints, les chasses se succédaient au son de l’accordéon qui sortait des hauts parleurs, tandis que la foule hurlait dans les tribunes pleines à craquer. Près de 20 000 personnes venaient avec des saucissons, des camemberts et du gros rouge…Des couples emmenaient même les mômes et leurs pots de chambre… "
Les courses sont nombreuses et la foule se presse dans les gradins pour assister à de mémorables bagarres lors des chasses et des sprints. Au centre de la piste, un restaurant de luxe accueille le Tout Paris qui vient souper en smoking et robe du soir. Voir et se faire voir dans ce lieu hautement symbolique de la vie Parisienne. Dans ce milieu, à la fois populaire et très à la mode, André Pousse est à l’aise comme un poisson dans l’eau. Il n’est certes pas le meilleur coureur sur la piste mais il sait faire le spectacle, et s’attirer le respect du milieu. Attirance ou non pour la pègre, il entretien de bonnes relations avec quelques mafieux qui traînent au Vel d’Hiv. En cela il est probablement le digne héritier de son père, qui par son métier de commissaire de police avait des relations avec de nombreux. truands. Un peu plus tard, lors de son séjour aux USA il aura, selon ses dires, quelques contacts avec des mafiosos célèbres. Peut être les observait il minutieusement pour préparer sa reconversion.
Très vite il devient " un cador ", un des coureurs les plus populaires du Vélodrome.
Durant cette période où il est en pleine lumière, il rencontre de nombreuses personnalités des arts et du spectacle et noue quelques solides relations d’amitié qui ne se démentiront pas quand sa carrière sera terminée.

En 1948, André Pousse effectue une tournée aux USA, c’est l’occasion pour lui de faire de très nombreuses épreuves mais aussi de faire de nouvelles rencontres importantes pour la suite de sa vie. C’est lors de ce séjour qu’il sympathise avec Marcel Cerdan et qu’il fait connaissance avec sa célèbre partenaire à la ville : Edith Piaf. Il prévoit de faire le trajet de retour avec Marcel Cerdan puis il choisit au dernier moment de prolonger un peu son aventure américaine, échappant ainsi de peu à la tragédie. Il rentre finalement en France en 1949 et après ses derniers six jours de Paris il met un terme à sa carrière.

On trouve finalement peu trace d’André Pousse dans les palmarès cyclistes notons toutefois qu’il a terminé associé à Delvoye 9ème des 6 jours de Paris en 46, 8ème en 48 associé cette fois à Dousset. Il termina également 3ème à Buffalo en 1948 avec Grauss et 7ème toujours avec Grauss Francis des 6 jours de New York en mars 1949.

Son principal fait d’arme est d’être détenteur du record du tour du Vel d’Hiv ce qui fit dire à son ami Jean Gabin cette formidable réplique " T’as bien fait de faire détruire le Vel d’Hiv Dédé, comme ça t’es sûr qu’on te piquera pas ton record du Tour "....

A 30 ans André Pousse raccroche son vélo, mais il ne va pas rester sans rien faire, son carnet d’adresses est bien rempli et il va s’en servir. Il dit avoir à l’époque penser se faire gigolo ou joueur de cartes professionnel mais il est trop attiré par le monde du spectacle pour rester dans l’ombre lui qui s’est si bien habitué à la lumière.

L’HOMME DE SPECTACLE

Après avoir arrêté sa carrière de sportif, il part vivre à Haïti pour y faire des affaires, mais échoue. Rentré en France, il rencontre Louis Barrier, l’impresario d’Edith Piaf, qui l’incite à devenir agent artistique.
Il travaille dans les années 1950 et 1960 comme agent pour des vedettes de la chanson telles que Joséphine Baker, Eddie Constantine, Henri Salvador, Petula Clark, Johnny Hallyday, Mouloudji et Édith Piaf dont il deviendra le compagnon plusieurs mois, vivant avec elle dans son hôtel particulier de Boulogne.

Il est douze années durant, directeur artistique du Moulin-Rouge et s’impose comme un pilier du monde de la nuit parisienne. Il participe parfois aussi à la programmation d’autres établissements comme L’Olympia ou Bobino. Le titi parisien aux nombreuses connexions assure bientôt la programmation d’établissements prestigieux de Paris à Las Vegas

En 1960, il crée à côté du Moulin-Rouge, au 90 boulevard de Clichy, une petite discothèque-boîte de nuit appelée La Locomotive dont il assure la direction jusqu’en 1965. Ce lieu va vite devenir un des principaux rendez-vous de la génération yéyé à Paris.

L’ACTEUR

Il démarre la carrière d’acteur à l’âge de 43 ans dans l’archétype du film dit « yéyé » (« D’où viens-tu Johnny ? » - 1963). Il y incarne un truand rogue et expéditif, personnage où sa gouaille naturelle et son physique d’ancien coureur font merveille.

Très vite, il s’impose dans de nombreuses productions, au grand écran et à la télévision, où il brille le plus souvent dans des rôles de gangsters dans des polars. L’acteur va ainsi promener sa mine patibulaire chez Gérard Lautner (« Ne nous fâchons pas »,

« Le Pacha »,

« Fleur d’oseille »,

« Quelques messieurs trop tranquilles »).

Il tourne par ailleurs sous la direction de Michel Audiard qui l’emploie notamment dans « Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages » (1968),

« Une veuve en or » (1969),

« Elle cause plus, elle flingue » (1972)

ou encore « Bons baisers... à lundi » (1974).

Second rôle emblématique du cinéma français, l’acteur s’inscrit aux génériques de célèbres films comme « Un Flic » (1972) de Jean-Pierre Melville et « Flic Story » (1975) de Jacques Deray, tous deux aux côtés d’Alain Delon.

En 1977, André Pousse incarne le chef de milice dur à cuire de la Kommandantur dans « La Septième Compagnie au clair de lune » de Robert Lamoureux.

Quelques années plus tard, il joue un centurion peu avenant dans « Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ » (1982) signé Jean Yanne

.S’il stoppe momentanément sa carrière au cinéma aux débuts des années 1980, il participera à plusieurs projets télévisuels dont l’émission/série « Cluedo » (1994) dans laquelle il revêt le costume du colonel Moutarde,

puis les séries « Les Bœuf-Carottes » et « Franck Riva » (2003). En 1999, il renoue toutefois avec le cinéma en jouant au grand écran dans « L’Ame sœur » de Jean-Marie Bigard,

puis dans « Comme un poisson hors de l’eau » d’Hervé Hadmar

En 2001 et 2002, le journaliste Frédéric Liévain tourne un film documentaire de 52 minutes titré « André Pousse, l’homme aux 5 vies. »

VIE PRIVE ET MORT
André Pousse avait un frère aîné, Pierre.
Marié en 1970 à La Garde-Freinet avec Jocelyne Pieq, surnommée Joss, il a deux filles, Pénélope et Marfa.

André Pousse était le propriétaire d’un restaurant appelé Le Napoléon Chaix, à l’angle de la rue Balard et de la rue Napoléon Chaix, dans le 15e arrondissement de Paris (un autre restaurant, appelé La Cantine, occupe les mêmes locaux).

Retiré à La Garde-Freinet, où il a acheté un vieux mas provençal qu’il appelle "La Renardière", il meurt le 8 septembre 2005 à l’hôpital de Gassin à l’âge de 85 ans, des conséquences d’un accident de voiture qu’il a eu quatre jours plus tôt à la suite d’une attaque de guêpe pendant qu’il conduisait. Il est incinéré et ses cendres sont dispersées dans sa propriété de La Garde-Freinet dans le Var.

FILMOGRAPHIE

Cinéma
1963 : « D’où viens-tu Johnny ? » de Noël Howard : M. Franck
1966 :« Ne nous fâchons pas » de Georges Lautner : Un truand en fuite
1967 : « Un idiot à Paris » de Serge Korber  : Le chauffeur de taxi

1968 :« Fleur d’oseille » de Georges Lautner  : Roza
1968 : « Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages » de Michel Audiard : Fred

1968 : Catherine, il suffit d’un amour de Bernard Borderie : Barnabé
1968 : « Le Pacha » de Georges Lautner : Marcel Lurat dit Quinquin
1969 : Des vacances en or de Francis Rigaud : Constant
1969 : « Une veuve en or » de Michel Audiard  : Pierrot

1969 : « Le Clan des Siciliens » d’Henri Verneuil  : Malik

1970 : Tumuc Humac de Jean-Marie Périer : Bréchet
1970 : Trop petit mon ami d’Eddy Matalon : L’inspecteur Terrell
1971 : Comptes à rebours de Roger Pigaut : Gi
1971 : « Le drapeau noir flotte sur la marmite » de Michel Audiard : Balloche

1972 : « Elle cause plus... elle flingue » de Michel Audiard : Max
1972 : « Un flic » de Jean-Pierre Melville : Marc Albouis
1973 : « Quelques messieurs trop tranquilles » de Georges Lautner : Gérard
1973 : L’Insolent de Jean-Claude Roy : Milan
1973 : Profession : Aventuriers de Claude Mulot : Le juge
1974 : OK patron de Claude Vital : Charles Laurent
1974 : « Bons baisers... à lundi » de Michel Audiard  : L’automobiliste

1975 : « Flic Story » de Jacques Deray  : Jean-Baptiste Buisson
1975 : Bons Baisers de Hong Kong d’Yvan Chiffre : René
1976 : Attention les yeux ! de Gérard Pirès : Rotberger
1976 : Oublie-moi, Mandoline de Michel Wyn : Eugène
1976 : Chantons sous l’Occupation d’André Halimi - Participation dans ce film d’archives -
1977 : Drôles de zèbres de Guy Lux : L’homme de mauvais conseil
1977 : Le Cœur froid d’Henri Helman : Le docteur
1977 : « La Septième Compagnie au clair de lune » de Robert Lamoureux : Lambert
1979 : Les Égouts du paradis de José Giovanni : Le chauve
1982 : Le Corbillard de Jules de Serge Pénard : M. Lucien
1982 :« Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ » de Jean Yanne : Un centurion
1999 : « L’Âme-sœur » de Jean-Marie Bigard : Archbishop Lacaze
1999 : Comme un poisson hors de l’eau de Hervé Hadmar : Le faucheur
Courts métrages
1992 : Tout petit déjà de David carayon : le directeur sportif
1994 :« Requiem pour un con damné » de Dominique Bachy

1996 : Moi j’aime Albert de Frédéric Chaudier
1996 : En panne de Olivier Soler
1998 : « Deux Bananes flambées et l’addition » de Gilles Pujol : Monsieur Roger
2004 : Le Plein des sens de Erick Chabot

Télévision

1967 : Max le débonnaire (série télévisée)
1973 : Au théâtre ce soir : Le Million de Georges Berr et Marcel Guillemaud, mise en scène Francis Morane, réalisation Georges Folgoas, Théâtre Marigny : Crochard
1978 : Madame le juge, épisode Le Dossier Françoise Muller d’Édouard Molinaro : Inspecteur Bastiani
1978 : Le Sacrifice (téléfilm) : Sydney
1978 : Sam et Sally, série télévisée, de Nicolas Ribowski, épisode : Lili : Joseph Mestre
1981 : Le Mythomane (série télévisée) : Fredo
1981 : Salut champion (série télévisée)
1982 : Mettez du sel sur la queue de l’oiseau pour l’attraper (téléfilm) : Hubert De Caffagnac
1983 : Le grand braquet (téléfilm) : Maurice Morvan
1986 : Le Privé (série télévisée)
1988-1991 : Paparoff (série télévisée) : M. Robert
1989 : Le Retour de Lemmy Caution (téléfilm) : Le commissaire Schmidt
1994-1995 : Cluedo (Jeu télévisé) : Colonel Moutarde
1995 : La Tactique du critique (téléfilm)
1995 : Dindes au marron (téléfilm)
1995 : Le Dîner est servi (téléfilm)
1997 : Opération Bugs Bunny (téléfilm)
2000 : Les Bœuf-carottes (Série TV, épisode 5 : Haute voltige)
2002 : Qui mange quoi ? (téléfilm) : Étienne
2003 : Frank Riva (série télévisée) : Paul Pontevecchio
2004 : Qui mange quand ? (téléfilm) : Étienne, dit "Le tatoué"

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Années 1980 : Tang (voix off)
Années 1990 : PMU (Va comprendre, Charles / Avec le PMU, aujourd’hui on joue comme on aime) en compagnie de Guy Marchand

Publications

1989 : Touchez pas aux souvenirs, Paris, Robert Laffont (ISBN 2221059352)
2001 : Histoires sur le pouce, Monaco, éd. du Rocher (ISBN 2268040879)
2005 : J’balance pas, j’raconte Autobiographie (avec Laurent Chollet), Paris, Pré-aux-clercs (ISBN 2842282353)