L’acteur américain Eli Herschel Wallach, célèbre pour son rôle de Tuco dans « Le Bon, la brute et le truand » est décédé à l’âge de 98 ans à New York, aux Etats-Unis.
C’est une légende du cinéma américain qui nous a quittés ce mardi à New York. Eli Herschel Wallach a traversé six décennies à Hollywood, et sa belle filmographie résume à elle seule les courants qui l’ont traversé. Né à Brooklyn en 1915, d’immigrants juifs venus de Pologne faire fortune aux Etats-Unis, Eli Wallach ne se destinait pas à une carrière d’acteur. Après des études d’histoire à Austin, au Texas, il s’engagea dans l’armée américaine durant la Seconde guerre mondiale et servira notamment en France. Sergent dans un hôpital militaire, il avait pour habitude de monter des pièces de théâtre pour divertir les patients.
A son retour aux Etats-Unis, il décide de prendre des cours d’art dramatique, à New York, à la célèbre école de l’Actors studio et y fréquente Marlon Brando, Montgomery Clift et une certaine Marylin Monroe. En 1945, il monte sur les planches de Broadway et commence une carrière sur les planches. En 1951, il remporte un premier Tony Award. En 1956, Eli Wallach connaît son premier rôle au cinéma, dans le film d’Elia Kazan, « Baby Doll ». Il remporte le Bafta (l’équivalent anglais des Oscars) du meilleur espoir. Dès lors, les portes d’Holywood s’ouvrent à lui. Sa « gueule » en fait un acteur récurrent des western. Parmi ses premiers grands films, citons « Les Sept Mercenaires » de John Sturges, « Les Désaxés » de John Huston et bien sûr « Le Bon, la brute et le truand » de Sergio Leone.
LÉGENDAIRE TUCO
Son nom restera à jamais associé au chef d’oeuvre du western spaghetti. C’est lui qui prête ses traits à Tuco Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez, dit Tuco, le « truand » dans la version française - on notera d’ailleurs la traduction fantaisiste de « The Ugly », le vilain littéralement. Eli Wallach a d’ailleurs raconté dans son autobiographie « The Good, the Bad and Me : In My Anecdotage » avoir été blessé par ce surnom, qu’il ignorait pendant le tournage. Film légendaire, conclusion parfaite à la Trilogie du dollars, « Le Bon, la brute et le truand » place Eli Wallach au niveau de deux légendes du western et d’Hollywood, Clint Eastwood, « Blondie », le Bon, et Lee Van Cleef, « Sentenza », la Brute. Si Eli Wallach sait ce qu’il doit à Sergio Leone pour la suite de sa carrière, il a également regretté les risques que le cinéaste italien faisait courir à ses acteurs.
Un extrait du "Le Bon, la brute et le truand"
DU "CERVEAU" À "WALL STREET NE DORT JAMAIS"
Après ce sommet cinématographique, Eli Wallach connaîtra une longue et belle carrière, au cinéma, mais aussi sur les planches et à la télévision - il a notamment incarné Mr Freeze dans une version télé de « Batman ». Du « Cerveau » de Gérard Oury à la suite de « Wall Street » d’Oliver Stone, on le retrouvera en second rôle dans de nombreux films prestigieux, comme « Le Parrain III » de Francis Ford Coppola ou « Mystic River » de Clint Eastwood. En novembre 2010, il recevra un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Eli Wallach était aussi un homme d’honneur qui n’eut qu’un amour fou dans sa vie : l’actrice Anne Jackson, avec qui il fut marié depuis 1948.
Le discours d’Eli Wallach lors de la remise de son Oscar d’honneur